Inconvénients de la thérapie monoclonale
Bien qu’il s’agisse d’une thérapie actuellement utilisée pour le traitement de certains cas sélectionnés de Covid-19, les anticorps monoclonaux ne sont pas une thérapie utilisable à grande échelle, car :
- ils peuvent être administrés dans un nombre limité d’établissements hospitaliers, identifiés
- par les Régions et le Ministère de la Santé ;
- elles ont généralement une durée limitée à quelques mois ;
- ils ont un coût de production élevé ;
- ils doivent être donnés tôt.
Immunosuppresseurs
Les immunosuppresseurs sont des préparations capables de réduire la chaîne de réactions inflammatoires induites par les cellules immunitaires (tempête de cytokines). Ceux utilisés sont l’Anakinra et le Baricitinib.
Anakinra
L’anakinra (5) est un antagoniste immunosuppresseur du récepteur de la cytokine interleukine 1 (IL-1), normalement utilisé dans les affections suivantes : polyarthrite rhumatoïde, syndromes de fièvre périodique, syndromes périodiques associés à la cryopyrine (CAPS), fièvre méditerranéenne familiale (FMF), maladie de Still maladie.
Au cours du Covid-19, l’inhibition de la liaison avec les récepteurs de l’interleukine 1 : il réduirait l’état inflammatoire ;cela retarderait la présence de lésions pulmonaires.Ce traitement est limité aux patients atteints de pneumonie Covid-19 modérée/sévère.Baricitinib
Le baricitinib (6) est un immunosuppresseur qui inhibe l’activité des enzymes Janus Kinase dans les processus inflammatoires. Il est normalement utilisé chez les patients adultes pour le traitement des formes modérées et sévères de polyarthrite rhumatoïde et de dermatite atopique.
- En cas de Covid-19, il est utilisé pour :
- réduire la tempête inflammatoire;
- réduire la pénétration du virus dans les cellules : processus dont l’un des régulateurs est la protéine-kinase 1, vers laquelle le médicament est dirigé.
- Le baricitinib est utilisé pour traiter les sujets Covid présentant des conditions cliniques sévères et évoluant rapidement.
Antiviraux
Ce sont des médicaments qui inhibent la phase de réplication et de diffusion du virus. Ceux utilisés sont le Remdesivir et le Molnupiravir. Par ailleurs, la pilule anti-Covid de Pfizer a également été autorisée par l’EMA.
Remdésivir
Le remdesivir (7) bloque l’enzyme ARN polymérase ARN-dépendante du virus, nécessaire au Sars-Cov-2 pour la réplication. L’AIFA indique spécifiquement l’utilisation du médicament dans des cas sélectionnés de patients atteints de pneumonie Covid-19 qui présentent des symptômes qui sont apparus depuis moins de 10 jours (8).
Molnupiravir
Le molnupiravir est un antiviral qui inhibe l’ARN polymérase, altérant ainsi le génome du Sars-Cov-2, empêchant sa réplication. Le molnupiravir semble obtenir des résultats encourageants et l’administration sous forme de comprimés permettrait son utilisation également pour les soins à domicile.
Le médicament, actuellement utilisé au Royaume-Uni, est toujours sous observation par l’EMA (examen continu) qui a cependant établi son utilisation pour le traitement, dans les 5 jours suivant l’apparition des symptômes, des adultes atteints de COVID-19 qui ont un risque élevé de forme sévère de la maladie (9).
La pilule anti-Covid de Pfizer
La société Pfizer a spécifiquement développé pour le Covid-19 un médicament (Paxlovid) (10) utilisable par voie orale, inhibiteur de l’enzyme Sars-Cov-2-3CL protéase, indispensable au virus pour l’assemblage des protéines nécessaires à sa réplication. Il est co-administré avec un antirétroviral utilisé dans l’infection par le VIH.
Ce nouveau médicament semble pouvoir être utilisé précocement même en phase non hospitalière. L’EMA procède à une revue des données actuellement disponibles afin d’accompagner les autorités nationales qui décident d’approuver son utilisation précoce en situation d’urgence, avant le feu vert pour sa mise sur le marché (11).
Médicaments de soutien
Les médicaments de soutien comprennent les corticostéroïdes et l’héparine.
Corticostéroïdes (13)Les corticoïdes exercent une action : anti-inflammatoires, dans leur utilisation à court terme immunosuppresseur, en utilisation au long cours.
Par rapport au Covid-19, les corticoïdes et la dexaméthasone, notamment, ont montré un bénéfice en termes de réduction de la mortalité et sont recommandés par l’AIFA de manière générale chez les patients hospitalisés atteints de la maladie Covid-19 sévère, qui ont besoin d’un supplément d’oxygène.
Leur utilisation dans la phase initiale de la maladie pourrait en effet avoir un impact négatif sur la réponse immunitaire. De plus, chez les sujets atteints de maladies chroniques, les médicaments à base de cortisone peuvent provoquer des effets indésirables graves.